Nous avons en tout temps des concepts ou des croyances sur nous-mêmes et sur notre monde. Par exemple, nous avons des notions sur qui nous sommes et ce que nous sommes, nos attributs et nos atouts, notre but et notre éthique. Nous avons des notions sur notre corps, nos émotions, nos pensées et notre comportement. Nous avons des notions sur tout ce qui ou que forme le monde qui nous entoure, y compris les gens qui y vivent. Les notions que nous avons de nous-mêmes et du monde peuvent se rapporter au passé, au présent et à l’avenir.
Ces notions peuvent être bien formulées et claires, mais pas toujours. Elles peuvent être fondées sur des observations et des réflexions solides sur vous et sur votre monde, ou ne pas faire l’objet de réflexion poussée. Elles peuvent être conscientes ou inconscientes. Elles peuvent aussi être transitoires et fluides ou fixes et constantes.
En outre, une notion peut être propice ou non au bonheur. Il est donc souvent utile de découvrir les notions que nous avons sur nous-mêmes et sur notre monde, de comprendre de quelle façon elles influent sur nos expériences et peuvent être propices ou non au bonheur, de même que comment nous pourrions vouloir les modifier en conséquence.
Examinons les notions de façon plus concrète. Nous utiliserons l’intelligence ou la gentillesse comme exemple. On peut avoir une notion de soi : « Je suis intelligent », « Je suis gentil » ou « Je ne suis pas intelligent », « Je ne suis pas gentil » ou « Je devrais être plus intelligent », « Je devrais être plus gentil », etc. De même, on peut avoir une notion liée au monde et aux autres : « L’intelligence est importante dans ce monde », « la gentillesse est importante dans ce monde », « cette personne pense que je suis intelligent, ou non intelligent », « cette personne pense que je suis gentil, ou non gentil », « cette personne est intelligente ou pas intelligente », « cette personne est gentille ou n’est pas gentille », etc.
Maintenant que vous avez compris les mécanismes, vous savez que certaines notions peuvent être le résultat de mécanismes de soutien à des attributs comme l’intelligence ou la gentillesse, le résultat de mécanismes d’opposition ou encore le résultat de mécanismes de compensation appliqués à des mécanismes d’opposition. Par conséquent, l’expérience découlant de l’utilisation de ces différents mécanismes peut se révéler agréable et harmonieuse, ou désagréable et conflictuelle, bien compensée ou mal compensée. Cette expérience peut être propice ou non au bonheur.
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Nous pouvons élargir les exemples de notions d’un élément ou d’une dimension de nous-mêmes à celles liées à d’autres personnes, à de simples choses ou à des actions au quotidien dans notre monde, ou à des enjeux plus complexes comme l’organisation sociale, la politique ou la religion. De même, tout mécanisme peut être utilisé pour produire ces notions et l’effet sur vos expériences peut être agréable ou désagréable, harmonieux ou conflictuel, conscient ou inconscient et propice ou non au bonheur.
Une notion n’est pas un algorithme exact qui contrôle directement votre vie, mais elle a une incidence sur votre expérience. Vous pourriez envisager qu’une personne qui a une notion négative et désagréable de soi ou du monde aurait une expérience différente dans une situation donnée de celle d’une personne qui a une notion positive et favorable de soi ou du monde.
Par exemple, lorsqu’un problème survient au travail, une personne pessimiste le considérerait comme une preuve d’échec, tandis qu’une personne positive pourrait le considérer comme un défi à surmonter et une occasion d’apprendre. Il est donc utile d’observer vos notions, d’y réfléchir et de constater leur incidence sur vos expériences de vous-même, de votre monde et de votre bonheur. Pour ce faire, vous pouvez rédiger des phrases qui décrivent ce que vous pensez de vous-même, pour chaque élément et dimension.
Par exemple, écrivez « Je suis _____ », « J’ai _____ » ou « Je ne suis pas _____ », « Je n’ai pas _____ » et ajoutez les nuances appropriées : « Je suis ____ seulement lorsque ou si ____ » ou « Je suis ou j’ai _____ seulement lorsque ou si _____ », etc. Vous voudrez peut-être utiliser le gabarit 3 b et inscrire ces notions à côté des mécanismes pertinents dans les cases correspondantes.
Les phrases se veulent un point de départ utile pour votre réflexion. Vous devriez cependant les rédiger et les modifier de façon à décrire plus précisément ce que la notion pourrait être.
Par exemple, « Je ne suis pas intelligent » peut devenir « Je ne suis pas intelligent seulement si… », puis « Je suis intelligent seulement lorsque les autres me le disent » et enfin « Je suis intelligent lorsque les autres croient en moi », etc.
De même, rédigez des phrases pour découvrir des notions sur les autres : « Il/elle est ____ » ou « Il/elle a ____ », « Il/elle n’est pas ______ » ou « Il/elle n’a pas ______ ». Utilisez aussi des phrases pour décrire vos idées et croyances au sujet de tout ce qui se passe dans le monde — des enjeux simples aux enjeux complexes, puis faites le même exercice au sujet de la structure sociale, de la politique, de la religion, etc.
Jusqu’à présent, nous avons traité des notions en les représentant et en les formulant en phrases. Toutefois, les notions peuvent également être représentées par des images ou des illustrations (nous avons discuté des images plus tôt lors de l’étude de la dimension de la pensée). Par exemple, une image peut vous représenter comme une personne intelligente ou non, gentille ou non, sûre de soi ou non. Les images sont une représentation visuelle des notions que nous avons sur nous-mêmes ou sur notre monde. Elles sont également liées à des mécanismes et peuvent être éphémères et changeantes ou durables et fixes. Elles peuvent être conscientes ou inconscientes. Elles constituent simplement une autre façon de représenter les notions.
Testez des notions, élaborées à partir d’éléments et de dimensions, de vous-même et du monde. Une fois que vous avez fait cela avec une certaine maîtrise, passez à la dernière partie des dimensions — leurs interactions entre elles. Pour ce faire, choisissez un moment de n’importe quelle situation que vous avez vécue et utilisez le gabarit 3a pour décrire ce que vous avez vécu à chaque dimension. Ensuite, dessinez des flèches d’une dimension à l’autre pour examiner l’effet de la flèche sur cette dimension et sur les autres. Examinez tous les effets possibles entre les dimensions en dessinant des flèches comme illustrées ci-dessous.
Ensuite, examinez l’effet d’une dimension sur toutes les autres dimensions en modifiant une dimension, une à la fois. Par exemple, si vous changez l’expérience Soma de « fatigué » à « énergique », quel serait l’effet sur toutes les autres dimensions? Examinez ce qui se passe si vous changez une émotion de « peur » à « colère », une pensée de « pessimiste » à « optimiste », une action d’« assurance » à « fuite », etc.